Notre société est-elle plus dangereuse ?

Par Maxime Girod, conseiller communal à La Sarraz, candidat au Conseil national, liste JRLV.

A l'heure où plusieurs pays européens sont confrontés à des attaques terroristes, que des dictatures s'imposent sur la scène internationale et que les guerres ne semblent jamais se terminer, le monde reçoit et transmet énormément d'informations et de données sans réellement les analyser ni les comprendre. Certains médias nous donnent parfois des informations qui peuvent être sorties de leurs contextes afin de jouer sur la peur, de donner un avantage politique ou voire de déstabiliser un pays par le biais de fausses informations ou de rumeurs sans vérifier l'authentification de ces affirmations.

Dans le cas du terrorisme, les djihadistes existent depuis très longtemps et sans nul doute qu'ils rejettent notre société, ne reconnaissant ni frontières, ni Etats, ni organisations internationales. Les djihadistes ne vont certes pas renverser l'occident, mais ce qui est inquiétant, c'est la propagande islamiste radicale qui crée un effet de panique dans notre société et génère un fort sentiment d'insécurité.

En Suisse, bien que la menace soit élevée, il est peu probable que de tels actes se produisent. Cela peut s’expliquer en partie par la neutralité de notre pays et l’absence de passé colonialiste. Cependant, pour garder notre niveau de sécurité et "éliminer" les risques, nous devons accompagner les personnes qui reviennent du djihad, et surtout empêcher d’autres de s’y rendre. C’est dans cet objectif que le Réseau National de Sécurité (RNS) a mis en place un plan d’action national de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent pour les cantons et les communes.

Mais, le terrorisme n'est pas le seul responsable de l’insécurité, le climat, la migration peuvent produire des bouleversements majeurs. La cybercriminalité, la guerre économique et les Fake news doivent également être prises en considération car elles peuvent créer un réel danger pour notre démocratie.

Dans ce contexte, on peut se demander si notre société est plus dangereuse qu'avant ? Bien au contraire, elle n'a jamais été plus calme.  Cependant, le contexte a évolué, les défis ne sont plus les mêmes qu’aux siècles précédents et la signification du mot dangereux sera différent demain qu'aujourd'hui.

Bien que le canton de Vaud ait observé une baisse de près 30% de la délinquance et de brigandage depuis ces deux dernières années, l'Arrondissement de Morges a connu une baisse de 0.7%, la Ville de La Sarraz a observé une baisse de 13.6% en 2018, par rapport à 2017 où nous comptions une augmentation de près 52% sur les infractions liées au code pénal selon les statistiques de la Police Cantonale Vaudoise. Devons-nous nous sentir automatiquement en insécurité à La Sarraz ? Non, l'insécurité est avant tout un sentiment, un feeling. Par exemple pour traverser un passage pour piéton sécurisé, automatiquement vous avez le sentiment de traverser en toute sécurité et pourtant 3 personnes sont décédées et 20 ont été gravement blessées en 2017 dans le canton de Vaud. Malgré toutes les dispositions sécuritaires que l'on peut mettre en place, l'expérience démontre toutefois que le risque zéro n'existe pas.